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Interview Luchon #3 : « discussion enfumée » avec l’équipe des Bouches à Pipe

Ils concourent également pour le Prix du Public Websérie au Festival de Luchon, Les Bouches à Pipe, ce sont des amis qui grâce à beaucoup de volonté et une bande d’amis soudés ont monté leur projet qui au fil de l’eau, se développe de plus en plus. Aujourd’hui, on partage avec vous nos discussions autour de ce projet qui contient un bel esprit d’amitié et un brin de second degré.

Présentez et expliquez en quelques mots votre projet ?

Le projet s’intitule LES BOUCHES À PIPE et il s’agit d’une websérie. Ça commencé avec de courts scénarios, indépendants les uns des autres, et c’est en train de devenir un feuilleton. Aujourd’hui c’est l’histoire d’une bande d’orphelins devenus grands, qui se sont rencontrés à l’adolescence et qui ont décidés de vivre ensemble.

Pourquoi choisir ce format en particulier ?

Nous n’avons pas réellement choisi de format. Le projet a commencé à l’improviste et se transforme d’un épisode à l’autre. Et pour ce qui est de la diffusion, on est sur le web tout simplement parce que c’est le chemin le plus court pour tester un projet et trouver son public. Mais ceci dit, au fil du temps, on a été obligés de constater que la série marchait beaucoup mieux en salle et sur grand écran – on participe régulièrement à des projections ou des festivals – alors que sur internet on ne circule pas très loin. Mais ça n’est qu’à moitié une surprise parce qu’on n’a jamais voulu suivre les stratégies ou le rythme liés à la consommation en ligne, on essaie plutôt de ressembler à du cinéma.

Comment s’est formée l’équipe ? Les acteurs ont-ils passé un casting ? Comment avez-vous recruté les techniciens ?

Le premier film s’est organisé du jour au lendemain, entre amis. Le chef-opérateur avait du matériel en sa confiance le temps d’un week-end – pour un tournage programmé la semaine suivante – et on s’est fait un devoir d’en profiter. J’ai sorti un scénario court et simple de mon tiroir, on a contacté 3 amis supplémentaires, 2 comédiens et un ingénieur du son, puis on a passé notre samedi soir là-dessus. On avait passé un bon moment, le résultat nous plaisait, on a décidé d’en faire une série. Et petit à petit on a embarqués plus de monde, toujours des amis.

Comment est venue l’idée des Bouches à Pipe ?

Comme je l’ai dit plus haut il n’y avait rien de prévu. Ça a commencé avec un court métrage qui mettait en scène 3 personnages dans un dialogue plus ou moins absurde et dont le point de départ était que l’un d’entre eux ne voulait pas fumer la pipe avec les deux autres. Et quand il a été question de continuer on a décidé de s’en tenir à ce principe, des fumeurs de pipes dans des dialogues enfumés autour de théories fumeuses. Puis le titre s’est imposé – à cet égard il nous plaisait d’imaginer qu’on nous snoberait peut-être à la seule lecture de ce titre, trompés par la nature à priori graveleuse de l’expression. Avec le recul il faut admettre qu’on avait l’esprit mal placé au moins à cet endroit-là, celui où l’on se tire une balle dans le pied avec le sourire…

Que voulez-vous que les spectateurs retiennent des Bouches à Pipe ?

Que ça n’est que le début ! Mais il faut savoir aussi que ça va changer de nom, parce qu’à la fin du dernier épisode de cette première saison – dont nous terminons le montage – les personnages décident de se donner un nom de famille, et ce nom de famille deviendra le nouveau nom de la série. Si quelqu’un veut en savoir plus nous sommes disposés à faire des révélations privées ; alors venez nous retrouver sur notre site, notre chaîne youtube, ou notre page facebook, notre maison s’appelle : LA COUR DES GLANDS.

Une anecdote à raconter sur le tournage ? Un épisode marquant à tourner ?

La première chose qui me vient est un détail d’ambiance. Le projet est né dans la maison du chef-opérateur à une heure de Paris dans les Yvelines, et c’est là qu’on a tout tourné par la suite, au compte-gouttes sur une période de 3 ans. Mais un enfant était né lui aussi dans cette maison, un an avant le premier tournage. Et sa croissance a largement ponctué celle de la série. Il était sur toutes les prises, soit au son, soit à l’image, ou suspendu au trépied de la caméra. On n’en profitait pas vraiment en direct, on était plutôt en apnée à espérer pouvoir terminer une prise, mais pendant les phases de dérushage et de montage c’est devenu un plaisir régulier. Sans compter qu’un autre enfant est né l’année suivante et qu’à la fin, la série leur appartenait totalement à tous les deux. Je suis en train de monter un épisode qu’on a tourné au printemps et j’ai toute une séquence sur laquelle c’est un petit garçon qui crie action – avant, pendant, et après chaque prise.

Comment et pourquoi vous êtes-vous inscrits au festival de Luchon ?

J’avais déjà participé il y a quelques années donc je connaissais le festival. Et j’ai retenté le coup cette année car ce projet me tient particulièrement à cœur et qu’il devient chaque jour un peu plus ambitieux. Le festival est l’occasion de se montrer un peu mieux et de rencontrer des partenaires pour la suite.

Ça représente quoi pour vous d’avoir été sélectionné ?

C’est très encourageant. On s’est autoproduit jusque-là, tout le monde a travaillé bénévolement, ça a demandé beaucoup de temps et d’énergie, et cette sélection est déjà une récompense à tout ça. Maintenant, comme je l’ai évoqué plus haut, on veut continuer, la série vient tout juste de prendre son vrai départ, mais on ne pourra pas aller plus loin dans les conditions actuelles, c’est trop limitant et laborieux. Il faut qu’on trouve des partenaires. Et la sélection tombe à point nommé. On va pouvoir démarcher, se montrer, rencontrer, et glisser notre dossier dans toutes les mains qui trainent.

Instant pub : pourquoi est-ce que vous devriez remporter le prix du public ?

On n’a ni l’envie de mendier la victoire ni la certitude d’être meilleurs que les autres. On s’applique surtout à proposer quelque chose de personnel et travaillé. Donc la seule chose qu’on puisse espérer du public c’est qu’il soit présent, curieux, attentif, honnête, et qu’il regarde tous les programmes, c’est sûrement un bon début pour obtenir un vote significatif.

Dernière question : vous utilisez BetaSeries ?

J’utilise BetaSeries maintenant que je connais, c’est-à-dire depuis cette sélection. Alors bravo et merci à vous !

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Maretoh