Avec Télé 7 jours, découvrez le programme qui fait l’actu à la télévision. Au programme cette semaine, Manipulations, une série inédite dans laquelle Marine Delterme est bouleversante dans le rôle d’une femme vulnérable, tombée sous le joug d’un manipulateur toxique.
Dans Manipulations, diffusée à partir du lundi 10 janvier sur France 2, on est loin de la femme forte et triomphante qu’elle incarne dans Alice Nevers. Marine Delterme joue, dans ce thriller en six épisodes, une femme subjuguée, vulnérable et soumise. Elle est Maud, brillante chef d’entreprise, mère de famille divorcée, qui tombe sous la coupe de Mathias (Marc Ruchmann), un homme plus jeune, à la séduction vénéneuse.
« Cette série vise à montrer combien il est facile de manipuler quelqu’un. C’est très insidieux. Il y a d’abord la phase d’éblouissement, dans laquelle la personne arrive pour vous “sauver”. Elle est la seule à vous comprendre et à vous aimer. Plus cette phase sera intensément vécue, plus il deviendra difficile de se défaire de l’emprise », prévient la comédienne, qui rappelle que nul n’est à l’abri de ce fléau.
« Le processus fonctionne, ici, avec une femme puissante, bien établie, mais ça marche aussi avec des personnes de condition plus modeste. Le pervers narcissique peut se révéler, parfois, dès la cour d’école. Des gamins sont suffisamment doués pour manipuler leurs camarades à de mauvaises fins. On le voit sur les réseaux sociaux. Le harcèlement peut conduire à la mort morale, voire à la mort physique. Il y a eu des suicides. Qu’importe l’âge ou le genre ! Il est ici question d’une victime féminine, mais ça peut être aussi un homme manipulé par une femme, un homme par un homme, une femme par une femme. »
Si, pour Marine Delterme, ce rôle est un beau cadeau, il trouve aussi une résonance dans son parcours personnel : « Je connais l’emprise pour l’avoir moi-même vécue pendant de nombreuses années. Je sais exactement de quoi on parle. Ce n’est toutefois pas la seule raison pour laquelle j’ai accepté ce rôle. J’ai trouvé le scénario particulièrement bien écrit, et Marwen Abdallah est un réalisateur pour lequel j’ai une grande estime. » Il faut dire que, dans cette lente descente aux enfers, le réalisateur, tel Orphée, a été un guide éclairé et rassurant : « Ce n’était pas facile à jouer, tant pour moi, qui suis la victime, que pour Marc (Ruchmann, ndlr), mon bourreau, lequel est, dans la vie, la personne la plus gentille du monde !, poursuit Marine. Le fait de tourner dans l’ordre chronologique accentuait la tension. Chaque semaine, on s’enfonçait un peu plus dans l’insoutenable. Heureusement, Marwen était là pour nous prendre par la main, nous protéger. Il a fait office de psychologue. »
Pour la comédienne, qui vient de finir l’ultime épisode d’Alice Nevers, ce rôle de Maud est aussi une façon de donner un nouvel élan à sa carrière : « J’ai tourné quand même dans pas mal de films, en plus d’Alice Nevers. Loin de chez moi, par exemple (diffusé le 18 octobre 2021, sur TF1), dans lequel je jouais une schizophrène. Ça fait plaisir de changer de partition, d’autant que ma vraie nature est d’être empathique et douce, pas aussi forte et sévère qu’Alice Nevers. Aujourd’hui, je renoue avec des personnages dont la fragilité me ressemble un peu plus. » Gageons que cette « tendre fragilité » ne devrait pas manquer d’inspirer d’autres réalisateurs…
Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Télé7Jours par Hacène Chouchaoui