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Chronique en séries : Archer

Un mardi, une chronique ! Toi aussi, tu veux écrire un mot sur ta série préférée et la faire connaître à tes acolytes sérievores ? Alors n’hésite pas à envoyer un e-mail à marie@betaseries.com ! Ta chronique sera ensuite publiée sur le blog et relayée sur les réseaux sociaux de BetaSeries. De quoi trouver de l’inspiration et peut-être découvrir votre prochaine série coup de cœur !

Pour vous donner de la lecture durant ce jour férié, Perghame vous parle de Archer !


« Si vous aimez les Dick Joke + phrasing, cette série est faite pour vous. Oubliez le côté parodie de film d’espionnage, il sert à rien. »

Hello, aujourd’hui, on parle de Archer ! Et n’en déplaise à l’auteur de cette citation de qualitay, il y a bien plus à dire que ça !

Archer, c’est donc une série d’animation américaine créée par Adam Reed pour le network FX. Diffusée depuis 2010, elle attaque sa neuvième saison. Et si tout le coté parodie de film d’espionnage (qui se déclinera au fil des saisons en parodie de film de gangsters, d’enquêtes à l’ancienne et j’en passe) ne vous attire pas, oubliez-le, effectivement, tout l’intérêt de la série repose sur les dialogues : véritables joutes érigées au rang d’art du mauvais goût et du n’importe quoi.

Nous suivons donc les aventures absurdes des membres de l’agence secrète ISIS. Tous semblent concourir sans le savoir au prix du personnage le plus dysfonctionnel possible. Je vous présente donc Archer, agent misogyne, alcoolique, violent, qui n’a plus conscience de sa mortalité, agit comme un enfant de 5 ans qui en aurait trop su, trop jeune… Mallory, sa mère, directrice, sexe addict, alcoolique, mère indigne qui préfère presque son chien à son fils et met ses agents en danger dans le seul but de faire du profit… Lana, qui aime Archer et se déteste pour ça, rare tête un peu froide et responsable dans cette histoire… Pam, la DRH la plus bad-ass que vous puissiez imaginer, bavarde compulsive entre autres tares… Figgis, le comptable sex-addict… Carol, la secrétaire masochiste et certainement mentalement instable… Krieger, le scientifique nazi… Ray, seul autre agent compétent avec Lana, gay, sujet à toutes les moqueries sur la question et qui est souvent accusé de racisme à cause de ses formulations approximatives. Une galerie haute en couleur dont je ne fais ici que vaguement effleurer la surface.

Avec une lecture premier degré, notre oreille se mettra à saigner devant les blagues racistes, misogynes, grossophobes, psychophobes, homophobes, âgistes et autres mots charmants en -iste ou -obe. L’humour repose sur la distanciation qui est faîte de ces propos. Ils sont prononcés par des personnages tellement horribles qu’il est impossible de rire avec eux. Régulièrement celui qui tient un de ces propos est d’ailleurs jugé par les autres dans une sorte d’accès d’éthique plutôt ironique.

La complexité des psychés et des motivations des personnages et leurs dysfonctions créent paradoxalement une espèce d’ambiance tolérante (on n’ira pas jusqu’à la bienveillance).

Archer, personnage insupportable, arrogant, infidèle, alcoolique, violent, méprisant, traumatisé se montre parfois curieusement ouvert d’esprit et cultivé. Au milieu d’un ramassis de bêtise, il n’est pas rare de le voir faire allusion à des œuvres pointues (littérature, cinéma et autres). Ces références, souvent comprises par les autres montrent que ces personnes ne sont pas bêtes au sens intellectuel. Tout comme il est demandé un effort au spectateur pour ne pas rire des blagues mais des situations. Comme le personnage, le spectateur peut décider de rire aux « phrasing » de Archer, ou de chercher les références moins évidentes. C’est un choix, une possibilité et donc une liberté d’interprétation.  J’ai décidé (après moult volte-face) de me concentrer sur les personnages mais il y a bien plus à interpréter dans cette série pour ceux qui s’ennuient… Quel plaisir de pouvoir à loisir décider d’allumer ou d’éteindre son cerveau !

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Published by
Maretoh