Je crois que tu attribues une prétention à Community, et plus généralement à un genre de séries en général, qui n'a pas lieu d'être. Si ces séries peuvent effectivement être riches en "hommages", je ne pense pas qu'il faille être la dupe de la posture qu'elles adoptent : en ce qui concerne Community, tu sembles considérer que l'épisode de Paintball rompt avec une continuité plus subtile, ce qui n'est, selon moi, pas le cas.

Je t'invite à lire "Pour une esthétique de la réception" de Jauss qui, bien que traitant de la littérature, peut tout aussi bien être adapté à la culture cinématographique/télévisuelle.
Avec Community, l'"écart esthétique" (selon les termes de Jauss, à savoir "la distance entre l'horizon d'attente préexistant [=l'attente façonnée et figée par la lecture/vision de nombreuses oeuvres préalables] et l'oeuvre nouvelle dont la réception peut entraîner un "changement d'horizon" en allant à l'encontre d'expériences familières" [=grossièrement, l'originalité apportée par l'oeuvre nouvelle]) est presque inexistant : les références ont toujours été explicites, facilement remarquables, flatteuses le spectateur, bref, quoi qu'on puisse en dire, certainement pas originales.

Plus clairement, Community n'a jamais rien apporté de nouveau, n'a jamais prétendu apporter quelque chose de nouveau. Plus encore, la série joue sur sa capacité à pasticher ce qui existe déjà et assume, selon moi, sa non-originalité. En ce sens, les épisodes de paintball des deux saisons ne sont pas différents des autres : il ne sont ni intellectuels, ni subtils, ni "méta" comme le fait remarquer avec humour la série en s'auto-parodiant.

Assimiler la qualité de Community à la subtilité de ses références, c'est, à mon avis, se tromper. Si j'apprécie Community, c'est justement parce que c'est le genre de la comédie US poussé à son extrême, la série qui reprend la totalité des clichés existants, mais ouvertement, avec un humour plus que plaisant.

Edit : ce que je semble dire, c'est que Community a, dès le lancement de la série, misé sur ce que tu appelles le "Bazinga Effect".


Je ne peux rien dire pour TBBT : j'ai regardé quelques épisodes, j'ai eu mal à la tête, j'ai detesté. C'est, avec V, l'une des séries où je suis allé le moins loin. J'ai ressenti la même chose pour HIMYM, mais j'ai eu la décence de regarder l'entière première saison. Du coup, je crois sur parole cette partie de ton article.

Au fait, je me sens con : je viens de découvrir le bouton "répondre au commentaire". Je me disais bien que discuter par page de commentaires interposée, c'était peu pratique.