The Smell of Us

C'est pas le Clark que je recommanderais pour attaquer sa filmo. C'est assez hardcore dans les scènes de cul en effet (mais Clark nous y a habitué) et très expérimental (certains disent raté mais je suis un gentil visionneur et ils sont à côté de la plaque) dans le montage et dans certains effets, sans aller à fond dans certains résidus de punk. Les corps sont toujours bien filmés et on retrouve les thèmes chers à Clark comme les univers tangents des jeunes et des vieux, mais on retrouve aussi une attaque assez virulente de la drogue Internet, certes pas directe mais quel serait l'intérêt d'une critique directe ? Y'a vraiment un gros travail sur la géométrie et l'espace pour traiter le propos et de beaux tableaux mais les petites histoires croisées ne rendent pas aussi bien que d'habitude, ce qui peut agacer mais sert quand même un des sujets : connaître les gens de manière superficielle à cause d'Internet. Pour les connaisseurs, c'est plus un film furieux que fiévreux, Clark crache ses détestations dans le film parce qu'il a probablement plus beaucoup de temps devant lui. Il passe vraiment de témoin à personnage-film. L'ensemble manque de liant parce que l'alchimie Clark et Scribe (jeune nantais qui est à l'origine du scénario) est loin de valoir celle des premiers films avec Harmony Korine, à mon avis.

Inutilement trash et racoleur. Le propos censé être servi (ainsi que le réalisateur l'explique dans ses interviews, l'enfermement de la jeunesse dans les réseaux sociaux et l'internet tout entier, leurs pièges, leur impact sur les vraies relations) est si absent qu'on en vient à douter d'être aller voir le bon film. Pas bien longtemps rassurez vous, les scènes de baise adolescente en gros plan nous rappellent rapidement que l'on est bien devant un film de Larry Clark. Clark qui s'enfonce et se défonce tellement dans le cliché et la pédérastie voyeuriste qu'on se sait plus trop discerner la critique du fantasme. J'ai rarement été aussi viscéralement choqué et mal à l'aise au cinéma ; c'était très certainement le seul et unique pari de ce film, alors je lui reconnaît au moins d'avoir atteint son but.