P-Valley à rattraper pour préparer la saison 2

P-Valley est une adaptation de la pièce de théâtre Pussy Valley de Katori Hall qui transpose elle-même son œuvre de la scène à l’écran. La lauréate d’un prix Pulitzer et nommée aux Tony Awards montre un univers impitoyable à Memphis (et pas à Dallas) avec son monde de la nuit.

Autumn Night (Elarica Johnson) emménage à Chucalissa dans le Mississippi pour échapper à son ex abusif. Là-bas elle va se faire embaucher au Pynk, sous l’œil vigilant d’Uncle Clifford, pour danser plus ou moins dénudée toute la night. Bien qu’elle soit la fraîchement débarquée dans l’histoire ce qui permet au spectateur de l’accompagner, le personnage qui va véritablement vous accrocher est Mercedes (l’étonnante Brandee Evans), le cœur du strip club qu’est le Pynk.

Qui dit monde de la nuit, dit trafiquants, violences en tous genres mais aussi du soutien et de la force pour pouvoir toujours se relever. Ces héroïnes sont inspirantes, car malgré tout ce qu’elles traversent elles réussissent à garder la tête haute. Tout le monde va les juger, que ce soit leur propre mère très liée à l’Église, ou un semblant d’amant qui ne cherche pas forcément à les sauver… Tous les personnages ont un vécu difficile. Uncle Clifford le premier avec son côté très efféminé qui déplaît à certains conservateurs.

En plus des personnages incroyables, il y a les scènes de danse (et accessoirement de musique) qui sont à tomber par terre. On le savait déjà que la pole dance n’était pas facile comme ça a été maintes fois prouvées (dans Hustlers par exemple), mais les filles du Pynk maîtrisent aussi la chorégraphie. Elles n’ont pas peur d’instrumentaliser leurs corps pour arriver à leurs fins pour le meilleur comme pour le pire.

D’autre part, l’atmosphère du club est évidemment tamisée avec des couleurs dignes des meilleurs « bisexual lightings » avec du bleu/rouge/violet à gogo mais des scènes fantasmées y ont également lieu. Paradoxalement, la série est probablement celle où on voit le plus de dénudé à la télévision mais pour autant il n’y a pas tant de scènes de sexe que ça (surtout pour une série Starzplay) et surtout on ne ressent pas du tout le male gaze avec la totalité des épisodes réalisée par des femmes venues de différentes minorités. P-Valley est vraiment unique en son genre, et il faut creuser un peu plus loin que ce qu’il y a sur la première couche pour arriver sur le fond, profondément féministe et sérieusement écrit. 

Avec l’entourage des héroïnes qui complexifient tout, elles n’ont pas abandonné pour autant leurs rêves et ce ne sont pas quelques obstacles sur le parcours qui effaceront leurs ambitions. Alors oui, il y a des moments clichés et quelques défauts, mais qui semblent bien réalistes tout de même et surtout l’ensemble reste solide et vraiment original.

Il est temps de rattraper la saison 1 de P-Valley sur Lionsgate+ (anciennement Starzplay) avant le début de la saison 2 qui démarre le 19 juin !

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Published by
Aki