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Chronique en séries : The Handmaid’s Tale

Pour fêter la rentrée des séries, on relance les chroniques du mardi ! Toi aussi, tu veux écrire un mot sur ta série préférée et la faire connaître à tes acolytes sérievores ? Alors n’hésite pas à envoyer un e-mail à marie@betaseries.com ! Ta chronique sera ensuite publiée sur le blog et relayée sur les réseaux sociaux de BetaSeries. De quoi trouver de l’inspiration et peut-être découvrir votre prochaine série coup de cœur !

Sans plus tarder, retrouvez la chronique de Mitsuha qui vous parle de The Handmaid’s Tale !


Bonjour à tous, aujourd’hui je vais vous parler de la série The Handmaid’s Tale, c’est ma toute première chronique, donc j’espère que vous serez indulgents avec moi. Au passage, un grand merci à ma relectrice, qui a supporté ma chronique, écrite à une heure assez tardive du soir. Merci Shifu-Me.

Un petit rappel s’impose (tout petit, je vous le promets) … The Handmaid’s Tale est une série adaptée d’après le roman de Margaret Atwood, retraçant l’histoire d’une société dystopique, patriarcale et autoritaire, prenant le nom de Gilead, république ou plutôt véritable secte ayant pris le pouvoir dans un monde, où la pollution et les conditions environnementales ont rendu la fécondité difficile, et dans laquelle les droits des femmes se sont vues rétrograder. Dans cette société austère, les femmes fertiles (anciennement pécheresses avant l’instauration du régime) deviennent des servantes dont le rôle est d’assurer la reproduction, les femmes non fertiles deviennent les épouses des commandants (hommes dominant la société de Gilead), et les autres deviennent des Martha occupant le rôle de femme de ménage au service des épouses.

Je vous laisse deviner qui est qui dans la photo ci-dessus, d’après ma description.

A travers cette série, on suit les événements d’après les yeux, les oreilles, le cœur et la vie de June, une servante qui s’est vue placer dans le foyer du commandant Waterford et son épouse Serena. Jusque-là… tout allait à peu près bien !

Cependant, il faut que vous sachiez quelque chose… premièrement, ce sont les servantes qui sont les plus touchées par ce régime, puisqu’en plus de perdre leur nom originel, qui se voit replacer par un patronyme associant le prénom de leur commandant, elles sont violées à travers une cérémonie chaque mois, par le commandant de leur foyer, afin de féconder un enfant pour l’épouse du commandant. Et deuxièmement, la vie d’épouse n’est pas si idéale, qu’elle n’y parait, puisque ces dernières doivent encourager les servantes à copuler avec leur mari… d’une manière bien particulière (je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même). Vous l’aurez compris, les épouses sont complétement soumises à leur mari.

Ah oui, j’ai omis de dire que les enfants qu’avaient eu les servantes avant l’instauration du régime se sont vus confier à d’autres couples de commandant et épouse, bien loin de leurs parents donc… 

Cette série met au cœur de l’action, la place des femmes dans cette société cruelle. Femmes qui se sont vues interdire de travailler, de parler, de protester pour leurs droits… et ça va encore plus loin, puisqu’elles n’ont également plus le droit de lire. Vous l’aurez compris, leur unique rôle dans cette société est de devoir procréer et de propager les idéaux de Gilead. Elles n’ont pas leur mot à dire… retour direction le passé mais dans le futur !!! Mesdames et Messieursaccrochez-vous parce que ça secoue énormément.

Et pourtant, que vous le croyez ou non… Margaret s’est inspirée de faits réels pour raconter son histoire. Cette dystopie interpelle sur le plan international, et fait notamment écho à la politique de Trump, qui n’a jamais caché sa position concernant le droit des femmes, cause de nombreuses manifestations et de « marche de femmes » aux États-Unis, pendant lesquelles certaines n’hésitent pas à revêtir la tenue traditionnelle des servantes de la série, afin de mieux revendiquer leur combat. Dernier exemple en date, la protestation de nombreuses femmes contre le juge Brett Kavanaugh. Cette petite parenthèse pour illustrer le réalisme de la série, parce qu’en plus d’être une simple histoire, elle nous rappelle que les femmes ont déjà été soumise à une société patriarcale dans le passé, et c’est dans cette optique, que la série nous laisse avec cet arrière-goût de « bon sang, ça pourrait arriver ou plutôt revenir », surtout quand on voit qu’actuellement, dans certaines régions du monde, certains droits des femmes reculent ou font du surplace, au lieu d’avancer.

En plus, de son écho sur le plan politique, la république de Gilead est une théocratie inflexible. Tout le monde doit rendre des comptes à Dieu. De nombreux passages de l’ancien testament seront illustrés au cours de la série. Je me permets d’ailleurs de vous faire part de la fameuse citation de la Genèse qui fait l’ouverture du livre de Margaret : « Rachel, voyant qu’elle-même ne donnait pas d’enfants à Jacob, devint jalouse de sa sœur et dit : «Fais-moi avoir aussi des enfants, ou je meurs.». Jacob s’emporta contre Rachel, et dit : « Est-ce que je tiens la place de Dieu, qui t’a refusé la maternité ?». Elle reprit : « Voici, ma servante Bilha. Va vers elle et qu’elle enfante sur mes genoux : par elle j’aurai moi aussi des enfants ». Vous comprenez mieux le principe de la cérémonie, maintenant ?

Dans la république de Gilead, la révolte se solde par une lapidation, la lecture par une femme, d’un doigt en moins et je vais éviter de vous mettre les détails sur d’autres faits et gestes que vous découvrirez dans la série.

Comment tout ça a été possible, me direz-vous ?! Eh bien, comme le dit Margaret… comme nous l’enseigne l’histoire, aucun nouveau système ne peut s’imposer à un système antérieur sans incorporer bon nombre des éléments existant dans ce dernier. Je vous laisse doucement méditer sur ces belles paroles.

Mais revenons au cœur du sujet… vous  l’aurez compris cette série ne vous fera pas rire. A dire vrai, elle risque plutôt de vous déprimer. (Conseil d’amiNe pas tenter le binge-watching sous peine de vouloir sauter par la fenêtre ! The Handmaid’s Tale est une série oppressante, glaçante, étouffante, poignante, voir terrifiante. Oui, cette chronique est censée vous encourager à visionner la série.

Mais dans cet univers sombre et horrifiant, il perdure une lumière d’espoir grâce à June. L’espoir d’un monde meilleur. L’espoir d’une révolte. En vous plongeant dans la vie de cette femme, vous apprendrez son présent et son passé. Vous n’apprendrez pas forcément, comment Gilead est arrivé au pouvoir, vous n’apprendrez pas qui est le chef du régime, vous n’apprendrez pas non plus, comment de telles pratiques sont devenus légalement possibles … mais vous apprendrez son quotidien dans ce sombre décor, vous la verrez pleurer, douter, souffrir et même rire. Vous saurez pourquoi, elle est restée forte malgré tout ce qu’elle a dû subir. Ce qui la tient encore éveiller et vivante, à l’heure où je vous parle. Ce qui la rend si forte et si courageuse. Ce qui représente son pilier, son point d’ancrage.

En conclusion, je dirais qu’une série ne se suffit pas à son histoireTout réside dans cette série sur la beauté des jeux des acteurs, que ce soit Elisabeth, Alexis, Yvonne, Joseph et tous les autres. Ils n’exprimeront pas forcément les émotions de leurs personnages à l’écran, vous ne les entendrez pas crier ou pleurer, mais en vous plongeant dans leurs yeux, vous vivrez les émotions des personnages de la série, à l’intérieur de vous-même.

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Maretoh