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The Outsider, un grand thriller adapté de Stephen King

On peut dire que 2020 sera l’année des adaptations de Stephen King pour le petit écran avec pas moins de quatre projets prévus, dont The Outsider qui ouvre la marche. Adaptée du roman du même nom publié en 2018, la minisérie à toutes les marques du polar haut de gamme made in HBO : une petite ville secouée par un meurtre horrible et une intrigue qui fait la part belle à la psychologie torturée des personnages, du côté de la police comme des accusés. Mais Stephen King oblige, le mystère se voit drapé d’un voile de surnaturel au fil des épisodes.

La série est entièrement écrite par Richard Price, à qui l’on doit la fantastique The Night Of ou encore The Deuce. Et devant la caméra, quel casting : Ben Mendelsohn (Bloodline), Jason Bateman (Ozark), Bill Camp (The Night Of, The Leftovers) ou encore Mare Winningham (American Horror Story, The Affair). Les fans d’Ozark y reconnaitront donc quelques têtes puisque Jason Batetman, en plus de jouer l’un des rôles-titres, est producteur exécutif et réalise deux épisodes de la série. Bref, on va arrêter de name dropper, mais il faut dire que toute l’équipe derrière le projet est très solide. Mais est-ce que cela suffit à en faire une bonne série ?

Et bien à la vue des deux premiers épisodes, on se rend très vite compte The Outsider tient toutes ses promesses. D’une prémisse classique, l’histoire développe au fur et à mesure une intrigue qui va au-delà du simple polar, en frôlant avec le fantastique. Mais nous ne sommes pas dans l’inquiétante étrangeté d’un True Detective (saison 1), qui faisait la part belle aux réflexions philosophiques et mystères quasi métaphysiques. Ici, des éléments de l’enquête défient toute logique, générant perplexité et confusion dans les forces de police, et notamment pour le personnage de Ben Mendelsohn. Comme dirait Steve McQueen dans La Classe américaine « C’est à n’y rien comprendre, même en réfléchissant bien ».

Et quand tout ça est mêlé aux histoires de familles, traumatismes et autres drames qui se sont déroulées dans cette petite ville, c’est le cocktail parfait. Car comme nous le disions au début, les personnages et leurs histoires deviennent tout aussi importants que l’intrigue. On salue le travail de Richard Price à ce niveau qui après 40 ans de carrière, sait très bien gérer cet équilibre. Surtout qu’avec des épisodes qui frôlent l’heure, nous n’avons clairement pas le temps de nous ennuyer.

Mais The Outsider ne serait pas aussi fascinant sans cette mise en scène classieuse. Jason Bateman prouve encore ici son talent de réalisateur, après avoir gagné un Emmy Award l’année dernière pour Ozark. Les plans sont millimétrés avec des mouvements de caméra tout dans la retenue, participant à une tension palpable dans la moindre scène. Thriller HBO oblige, la photographie est très sombre, terne, avec une faible profondeur de champ qui renforce l’isolation des différents personnages. Petit conseil : The Outsider se regarde dans le noir complet.

Bref, vous l’aurez compris, nous avons été conquis par The Outsider. Ces premiers épisodes nous annoncent un slow burn comme disent les américains, une longue montée en puissance qui ne dévoilera pas si facilement ses secrets. L’antithèse du binge watching en somme.

The Outsider est diffusé sur OCS City en US +24.

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Published by
Hugo Clery