刺客聶隱娘

Pas grand spécialiste de cinéma en général ni de ce réalisateur en particulier mais 2 choses s'imposent : chaque plan est un tableau très travaillé, tout est très beau dans ce film, l'esthétique est irréprochable. Par contre, à vouloir faire un tableau filmique, les scènes d'une longueur infernale et muettes s'empilent, au grand désarroi du spectateur qui ne comprend pas grand chose de ce qui se passe, entre un plan sur un troupeau de chèvres, un plan sur 2 personnes qui se regardent dans le blanc des yeux, etc Pourtant, j'aime les films réputés contemplatifs, mais là ce n'est quasiment que ça.

Ce film est tellement fascinant que je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder deux fois de suite… Nie Yinniang est un personnage de littérature (dynastie des Tang)… un peu de recherches et on comprend le boulot monstrueux de HHH et de son équipe pour nous faire découvrir cette Nüxia moderne. http://www.chinese-shortstories.com/Reperes_historiques_Wuxia_Breve_histoire_du_wuxia_xiaoshuo_I_3a.htm Pour ce qui est du film en lui-même, tout est dit dans l’article de Critikat : https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/the-assassin-2/

Que peut-on attendre d'un film de wu xia pian d'HHH ? Du cinéma ! Rarement un cinéaste est allé aussi loin dans un genre populaire et l'a épuré au point qu'il ne reste que son art : le Cinéma. Nie Yinniang (Shu Qi) est le personnage de cinéma : juste une face, un visage sans expression, un corps sublime à l'image puis caché hors champ puis perdu dans le décor et qui d'un coup se met en mouvement , tue et disparaît. Le corps est l'instrument de la réussite d'un wu xia pian et comme King Hu (le Maître), taïwanais comme lui, HHH ne cherche pas le spectacle mais le sens de corps culturels et la possibilité qu'offre l'art cinématographique d'offrir à travers les corps en mouvement (ou pas) une émotion. Tout est Cinéma dans ce film jusqu'au bruissement des feuilles des arbres qui appellent le hors champs : le corps caché puis perceptible qui fait corps et sentiment. The Assassin est un film de désespérance car de renoncement. Un double renoncement. En ce sens il est dans nos questionnement contemporains. Peut importe que ce film déconcerte plaise ou non : un film est beau ou il n'est pas.