Putain, quelques jours après, et la France est en lambeaux. C'est la guerre civile sur Facebook, sur Twitter, et même un peu IRL. Je sais que les réseaux sociaux sont censés magnifier la controverse, en simple illusion d'optique, mais j'ai l'impression que cette fois ils l'amplifient réellement. Et j'en viens à me demander comment on en est arrivés là.
Un sujet qui était censé mettre les français à peu près d'accord au milieu des vrais problèmes économiques qu sujet desquels ça se foutait déjà sur la gueule. Deux factions un peu bruyantes et assez connes, sans grosse mobilisation de l'opinion publique. Le débat de merde a été lancé, et tout le monde ou presque s'y est jeté corps et âme.
Putain de crise ; ce ne sont pas seulement les connards qui défilent, gobant les couleuvres cache-sexe à base d'apolitisme, d'aconfessionnalisme, de pédo-angélisme, et de pseudo-anthropologie des intégristes. C'est tout un pays qui perd foi en sa classe politique, depuis plus de dix ans, et une classe politique qui ne s'attache même pas à lui donner proprement tort.
Je suis probablement (sûrement) biaisé, masi je pense que c'est le pire héritage des années Sarkozy : l'homme a tellement peu reculé devant toutes les formes de populisme qu'il a réussi à ramener des relents réac', xénophobes, et autres, qu'on pensait en voie de disparition, chez ceux qui étaient prêts à y revenir.
Hollande s'est fait élire sur la promesse d'un exercice du pouvoir différent de celui de Sarkozy - qui commençait tout de même à écœurer -, et maintenant les abrutis qui ont cru un seul instant aux miracles économiques annoncés crient au scandale, que le plein emploi ne soit pas là 8 mois après. La droite entière, après la débâcle Fillon-Copé, est à genoux devant unotentiel retour de Sarkozy, et Le Pen ne s'est jamais autant lêché les babines.
Non pas que le France soit.complétement dans la merde, économiquement - l'Europe est même en train de se stabiliser au niveau des marchés. C'est le tissu sociétal français, qui est en loques. Un article du Monde, qui est depuis passé en "abonnés" dans les archives, paru cette semaine, résumait une enquête du cevipof, et qui montrait assez clairement que depuis seulement 2009, toutes les formes de défiance de la politique et d'opposition à la plupart des formes de solidarité sociale ont flambé : opposition à l'immigration et à l'assistanat, détestation de la classe politique, désir d'un retour à la peine de mort (un tiers des français 2009, un effrayant 45% aujourd'hui), etc. Il ne s'agit pas particulièrement d'une droitisation des esprits (en fait, en partie, mais seulement comme conséquence du fait que la droite est, par essence, individualiste), mais plus d'une poussée d'individualisme : la plupart des français est pour la taxation à 75% ou l'instauration de salaires maximum dans le privé, mais contre la montée des impôts dans l'ensemble.
À l'heure actuelle, le seul sentiment qui unit les français, est que les français sont tous des cons' Pourtant, personne ne peut décemment en vouloir aux populations en période de crise, de se réfugier derrière tout ça, certainement pas moi qui ai la chance d'avoir encore tout au moment ou presque tout le monde se serre la ceinture. J'ai juste atrocement peur, quand je me tourne vers le début du siècle précédent, des similitudes.
Plutôt Braque, ... Vasarely ?
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