Victoria

Rien à dire, c’est parfait. Un plan séquence de 2h14, c’est assez hallucinant. Et sans triche ici, ça commence à filmer pour ne s’arrêter réellement qu’à la fin ! L’histoire n’a pas d’énormes rebondissements, on est presque plus dans le fait divers, mais ça se tient vachement bien et tout reste crédible, ce qui est déjà un bel exploit (comment rendre crédible le fait qu’une fille accepte en moins d’une heure de suivre des mecs qu’elle vient de rencontrer dans une drôle d’histoire ? Ben ça marche). La caméra à l’épaule nous immerge totalement dans la tension et nous fait profiter à fond de l’histoire. Mais surtout, chapeau à l’organisation parce que 22 lieux, des comédiens qui n’arrivent qu’à 1h00 du film ou plus tard, tout est nickel. Et puis les comédiens sont majestueux. Laia Costa a mérité son prix, elle est exceptionnelle pour présenter une telle palette de sentiments avec une telle justesse, sur plus de deux heures et sans pause. Joli moment !

Film incroyable, il y a bien sûr des ratés dans le jeu de certains acteurs lors de certains passages, mais comment leur en vouloir lorsqu'un film n'est tourné qu'en une fois, en un seul long plan-séquence ? Il m'a laissé sans voix, un grand moment de cinéma, très loin de la fadeur d'un Birdman (histoire de comparer à un autre film façon "plan-séquence" sorti en 2015).

Beau, émouvant, une bande son onirique et à contre temps à certains instants (boite de nuit pour ceux qui ont vu le film), des acteurs vrais et une performance cinématographique (1 seul plan de plus de 2 heures)... Merci pour ce moment d'authenticité au cinéma

Victoria, ou comment un film met une claque aux spectateurs et les laisse sans voix.