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« Watson » : le célèbre docteur reprend du service

Conçue comme un spin-off de l’univers de Sherlock Holmes, mais sans jamais en être prisonnière, elle propulse John Watson sur le devant de la scène, dans un rôle enfin à la hauteur de sa complexité.

Créée par Craig Sweeny (scénariste sur Elementary entre autres), Watson choisit une approche à la fois émotionnelle et pleine de suspense : celle d’un homme qui tente de se reconstruire après la perte de son partenaire légendaire, tout en replongeant dans l’univers des enquêtes criminelles. Le tout porté par Morris Chestnut, dont la performance subtile et incarnée donne une réelle caractérisation au personnage.

Watson commence alors que Sherlock Holmes vient de mourir dans des circonstances troubles. Pour Watson, c’est à la fois un drame personnel et une libération ambiguë : après des années à vivre dans l’ombre d’un esprit surdoué, il lui faut désormais affronter sa propre légitimité. Devenu médecin légiste et consultant, il se retrouve impliqué dans des enquêtes de plus en plus complexes à la frontière entre médecine, criminologie, et intuition humaine.

Un cop show mais pas que

Chaque épisode propose une intrigue procédurale efficace, mais c’est le fil rouge de la saison qui donne à la série toute sa résonance : Watson est confronté à un tueur mystérieux qui semble avoir des liens avec Holmes lui-même, ou du moins avec son héritage. Si la série emprunte les codes du genre policier, elle ne s’y réduit pas. Watson est avant tout une série sur la reconstruction personnelle. Sur le deuil, la culpabilité, et la nécessité d’apprendre à faire confiance à nouveau — en soi comme dans les autres. Watson forme peu à peu un nouveau cercle de relations, où la loyauté se gagne à l’épreuve des faits.

La série de Craig Sweeny trouve ainsi un ton juste, à la fois accessible et mature. L’esthétique est soignée, la narration efficace, et la mise en scène offre quelques audaces visuelles bienvenues. Mais ce qui fait la vraie force de Watson, c’est son personnage principal : charismatique, vulnérable, complexe, un anti-héros en quête de sens, à mille lieues du simple faire-valoir auquel il a parfois été réduit.

Un hommage malin et une porte ouverte

Bien que Watson fonctionne sans avoir besoin de connaître l’univers holmésien, la série distille suffisamment de clins d’œil pour ravir les fans. Des noms, des lieux, des références discrètes viennent enrichir l’ensemble sans jamais le rendre dépendant du passé. C’est une série-passerelle, pensée pour séduire à la fois les amateurs de Sherlock Holmes et un nouveau public.

En bref, Watson remplit sa part du contrat en se présentant comme un drame policier élégant, porté par un acteur principal en grande forme, et qui pose d’excellentes bases pour une suite qu’on a déjà envie de voir. Diffusée aux États-Unis sur CBS, Watson sera disponible en France sur Paramount+, probablement à l’automne 2025. La série comptera 13 épisodes pour sa première saison.

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Published by
Charlotte DAUXERT