Le Comptoir

Mort du premier trompettiste dopé à avoir marché sur la Lune. Ou l'inverse, je sais plus.

Plus sérieusement, entre la mort de Delarue et l'affaire Armstrong, sale temps pour l'économie parallèle.

Tous les étés y a un mec connu qui meure.

Ce qu'il y a de chelou, c'et que ce midi même on avait remarqué qu'il était toujours en vie en discutant à table.

À part ça, après deux épisodes, j'ai mes réserves sur The Wire. Ça m'énerve, parce que c'est la deuxième fois de suite que je démarre une série unanimement acclamée et que je suis rebuté, pour des raisons proches en plus. Bon, je vous rassure, j'ai pas eu le même WTF que face à Twin Peaks, mais c'est peut-être juste parce que The Wire est deux fois plus récente. Ou pas. Je sais pas.

Mais parlons de The Wire. Mon problème principal, cette fois, c'est que j'ai l'impression qu'il y a énormément d'efforts dans le vide. Au contraire de Twin Peaks, c'est extrêmement bien joué, réaliste, ça se repose sur un scénario plus dense que le diamant et pas sur une ambiance en carton. Mais voilà, ça confine au docu-fiction. Et je ne vois qu'un intérêt limité à raconter des trucs qui se passent en vrai. Même si c'est tout plein de commentaires sur le déclin de la société américaine etc.

En plus du lanque d'intérêt, je me rend compte qu'il y a presque un côté malsain, à filmer "la vie normale" : The Wire est du bon côté de la frontière entre réalisme et pornographie, mais pas de bien loin ; je ne sais pas si HBO a fait la série en ciblant les audiences black (comme pour beaucoup de leur séries crim') ou en voulant faire du porno "real shit" pour blancs, mais le simple fait que je me pose la question est un peu gênant.

En plus, ça n'a pas aidé, la série a joué avec mes nerfs dans le pilote en faisant exprès d'être difficile à suivre pour se la péter, c'est digne d'un seul réal, pour qui j'ai un profond mépris, Oliver Stone.

Mais bon, le pilote m'a beaucoup plus emballé que celui de Twin Peaks, et le deuxième épisode est parti sur de meilleurs rails en corrigeant un peu la plupart de ce que j'ai cité ci-dessus. Ça devient intéressant quand Bubbles explique son trip avec les chapeaux (bien qu'on ait compris à la scène précédente, hein) et quand les trois flics les plus cons de Baltimore se font niquer par les renois de la téci puis par Broyles.

Je pense que je regarderai la série et que je trouverai ça très bien pour une crim', mais je suis un peu soufflé que celle-ci soit réellement considérée comme la meilleure de tous les temps par à peu près tout le monde. Je crois qu'elle met les gens encore plus d'accord que Breaking Bad (ce qui n'est pas peu dire), et j'en viens à espérer que c'est BB que l'on retiendra comme le meilleur drama des années 2000.

Peut-être que c'est encore un problème de vieillissement et que j'ai regardé The Wire trop tard, et que je ne vois pas pourquoi à l'équope ça avait osufflé tout le monde etc., mais dans ce cas ça me perturbe pour le format série si les plus appréciées sont vouées à ne pas impressionner les demi-générations futures. J'en viens à craindre ce que l'on pensera de BB dans dix ans.

BB est éternelle !!

Sans remettre en cause ta capacité de critique, j'ai du mal à saisir l'intérêt de tes avis post-pilote ou post-deux épisodes. Ok, tout le monde le fait, tout le monde a son mot à dire, moi le premier. Mais tu nous as fait un peu le coup, à aller contre l'avis de quasi-tout le monde sur GoT et sur Twin Peaks. Et depuis, on sait pas trop si tu as continué, et si oui, ce que tu en penses.

Je veux bien croire que les deux-trois premiers épisodes de BB sont un modèle du genre (je les ai revus récemment et oui, on a rarement fait aussi bien), et que The Wire, Deadwood, ou The Sopranos pour ne citer qu'elles dans la catégorie "séries unanimement saluées", sont loin d'être aussi diablement efficaces. Mais bordel, si je m'étais découragé à regarder The Sopranos après trois épisodes ou en tout cas si j'en étais venu à poster mes avis de l'époque, je m'en serais mordu les doigts d'avoir été aussi con. Parler de The Wire ou de Twin Peaks après seulement deux épisodes, et tenter de se poser en "suis-je le seul à trouver ça moyen ?", c'est quand même très présomptueux.

Dernière édition le 26 août 2012 à 00:12

Et considérer The Wire comme une crim'... beurk ! Retire-ça de suite !

Tout ça pour dire qu'en gros, tu fais pas une chronique des dix premières minutes d'un film en direct de la salle de cinéma.

Comment arriver à 2400 messages facilement, méthode Gro

C'est une figure de style.

Un truc génial dans The Wire (et c'est je pense ma série préférée de tous les temps) c'est que chaque saison est complètement différente. Chaque saison suit des "nouveaux" personnages et chaque saison est une nouvelle intrigue. Tout se recoupe. Tout se complète. Mais je pense que chacune pourrait être regardée indépendamment des autres. Tu parles de la représentation de la réalité et je trouve ton propos intéressant mais à quel moment de ta vie as tu un point de vue aussi complet de tous les protagonistes de la société ? Mais si tu n'as vu que 2 épisodes tu ne vois pas encore ce que je veux dire. J'ai adoré chaque épisode mais je pense que c'est vraiment dans son ensemble que la série prend tout son sens. (Et je m'arrête là parce que je suis en soirée et on me reproche d'être trop passionnée ! Lol)


Edit : je viens d'avouer par ce message à quel point je suis une grosse geek. Epic fail...

Dernière édition le 26 août 2012 à 00:29

C'est comme ça qu'on t'aime, Gagathe.

^___^

(Mais je fais pas souvent ça! Si? Ah ah!)

J'avais le choix entre continuer sur la présomption et l'autoflagellation, j'ai fait un mélange des deux, lira qui voudra, c'est pas très digeste.

Ben déjà The Wire est une série HBO, c'est un drama lent contemplatif alors que Breaking Bad est une série d'action/aventure où le rythme est logiquement plus élevé. Il faut bien voir aussi que Breaking Bad est une série télévisée qui fait donc passer l'épisode avant l'histoire alors que les séries comme The Wire ou The Sopranos sont en faite des longs films coupés au couteau toutes les heures pour permettre une diffusion hebdomadaire. J'exagère un peu bien sûr mais dans les séries classiques tu remarqueras que les arcs narratifs principaux sont saisonniers et que les sous-arcs quasi-épisodiques. Dans The Wire il n'y a rien de tel, les arcs se déroulent naturellement et à ce titre c'est pas un soucis de buter un personnage principal au milieu d'un épisode de milieu de saison. Dans une série comme Breaking Bad c'est impensable et tu remarqueras que chaque saison à son introduction et sa conclusion, situés respectivement en début et fin de saison ; dans The Wire t'as des arcs qui commencent et finissent constamment sans aucun lien avec le format épisodique et saisonnier.

C'est une série qui ne peut être jugée que dans son ensemble et qui ne prend son sens qu'une fois terminée à 100%. Comme d'autres te l'ont dit, t'es en train de juger un film sur son introduction...

Sinon filmer la réalité n'est pas commun dans les comédies romantiques mais c'est pas pour autant que c'est malsain hein, bien au contraire.

D'accord, Manu. Je te comprends, maintenant.

En fait, on est un peu tes psychanalystes. Va falloir le facturer sous peu.