Polar Park, enquête glacée dans le Jura

12 ans après le film PoupoupidouGérald Hustache-Mathieu refait appel à Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix pour une enquête dans Polar Park. Respectivement auteur de polar et gendarme, les deux personnages ne sont pas exactement dans une suite puisqu’au début de la série ils ne se connaissent pas, mais plutôt une revisite de leurs personnages voire un monde parallèle. Cette fois-ci, un tueur en série qui sévit dans le Jura serait en cause.

La série d’Arte a plein de références, l’ambiance de Twin Peaks, l’humour décalé de Fargo, la neige et les montagnes qui sont des éléments naturels qui viennent ancrer le décor. Les six épisodes vont vous happer et vont vous faire réaliser que oui, il y a des aurores boréales (causées par des éruptions solaires) dans le Jura.

Un message étrange pousse David Rousseau, un romancier spécialisé dans le polar mais en proie au syndrome de la page blanche, à se rendre à Mouthe, en Franche-Comté, petite ville reliée à son propre passé. Effectivement, un moine est censé lui confier des paroles que sa mère lui aurait dites. Seulement le moine décède avant qu’il n’arrive. Lui bouillant (enfin habituellement) d’imagination, et à ses côtés l’adjudant Louveteau, plutôt cartésien. Ce duo atypique va donc s’apprivoiser pour déjouer le mystère de l’oreille arrachée puis ensuite de cadavres.

Polar Park n’est pas très verbeux, il sait en tout cas profiter de ses pauses et de ses silences. Pour son créateur Gérald Hustache-Mathieu, le passage à la série lui permet de déployer pleinement le style qui en faisait tout le sel, équilibre savant entre thriller et comédie de caractères. Rencontré à Séries Mania, il explique qu’il avait rencontré des difficultés à monter des projets au cinéma mais qu’il avait le désir de créer une série. Alors pourquoi pas revisiter cet univers barré et singulier de Poupoupidou et retrouver ces personnages ? Et où de mieux qu’à la télévision qui est friande d’originalité et d’ambiance singulière et n’aurait pas peur d’accepter son monde. De plus, ce format, il l’apprécie car il aime « théoriser d’épisode en épisode, la saveur des cliffhangers » et le débat qui peut en découler. Pour lui, « la série met plus en avant les auteurs, peut-être même d’avantage qu’avec les films, car on reconnait leur statut d’auteur » dit-il, en faisant référence aux termes « créé par » qu’on emploie pour les séries et non pour les films.

À la question de ce que ça fait de retrouver des personnages et des acteurs plus de 10 ans plus tard, il reconnait que l’expérience a été intéressante. Pour le personnage de Guillaume Gouix, aujourd’hui approchant la quarantaine, ce qu’il vit dans la série a été nourri par les années non-écrites. Ainsi, Polar Park s’adresse à ceux qui auraient pu voir Poupoupidou mais surtout aux néophytes qui découvrent cet univers décalé. Et le tueur dans tout ça ? Un artiste qui met en scène ses victimes, l’oreille de Van Gogh, un clin d’œil à un livre… comment vont-ils trouver l’identité du coupable ?

Pour son créateur, il y a deux types de personnes, ceux qui creusent et ceux qui courent. Et parfois, ceux qui courent restent à la surface du sol donc lui préfère creuser. D’ailleurs, dans cette idée de creuser, contient l’idée de dénicher des trésors, alors en creusant ça l’a obligé à se réinventer. Résultat ? Un policier pas tout à fait comme les autres, débordant d’originalité et d’humour, qui fait plaisir à voir.

N’hésitez pas à vous plonger dans l’univers de Polar Park, disponible sur Arte.tv.

Retrouvez Le Pitch Série en podcast :
   

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Published by
Aki