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Le Comptoir

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je tiens à te prévenir : les vieilles anglaises sont vieilles

Je veux être un ninja et sauter d'arbre en arbre ! Comme à la télé. Comme X-PORC, le goret d'l'espace !
Membre depuis le 30 décembre 2010 — 1554 messages

Doesn't matter, had sex.

Plutôt Braque, ... Vasarely ?
Membre depuis le 30 mai 2010 — 1966 messages

pas sûr que tu continue à dire ça quand tu seras devant une huître périmée entourée de deux groseilles

Je veux être un ninja et sauter d'arbre en arbre ! Comme à la télé. Comme X-PORC, le goret d'l'espace !
Membre depuis le 30 décembre 2010 — 1554 messages

*insert bad joke about blue waffle here*

Ce message a été rédigé par une personne ayant supprimé son compte.

Ah ouais tu pars sur une clientele feminine. Mais si tu te prostitue faudra manger de la saucisse si tu veux pas finir conducteur de métro.

"T'es obligé d'être un connard à chaque fois que tu t'exprimes ?"
Membre depuis le 21 septembre 2010 — 3666 messages

Je ne suis pas nécessairement d'accord pour condamner TOUTE forme de télé-réalité.

Disclaimer : je ne regarde aucune émission de télé-réalité, même s'il fut un temps où je suivais vaguement Koh-Lanta et, plus tard, Top Chef.

Déjà, je pense qu'il faut faire la différence entre la télé-réalité où on montre des gens pathétiques pour que le téléspectateur se dise "Hmm, je ne suis pas si con finalement", i.e Secret Story, de la télé-réalité où on met en avant des gens pour leur compétence dans un domaine : Nouvelle Star, Top Chef etc. Après, il y en a qui sont un mélange des deux, genre Koh-Lanta.

Je mets ce deuxième type de télé-réalité au même niveau que les "procedurals" comme CSI ou NCIS : je comprends tout-à-fait qu'on ait pas envie de regarder une émission comme ça, où on sait à quoi s'attendre et on a pas besoin d'être complètement concentré, après une journée de travail. Perso, je ne fonctionne pas comme ça, mais c'est quelque chose que je comprends.

Ensuite, je ne suis pas forcément d'accord pour dire que ces émissions découragent de bosser. Evidemment, elles mettent en avant des métiers qui sortent du domaine scolaire, mais j'ai quand même le sentiment qu'elles insistent sur le fait que pour exceller quelque part, il faut bosser. Je parle pour Top Chef, parce que c'est ça que je regarde de temps en temps, mais je pense que c'est aussi le cas pour La Nouvelle Star.

"Whatever you think's supposed to happen, I'm telling you the exact reverse opposite of that is going to happen."
Membre depuis le 4 février 2012 — 638 messages

Bon, je ne sais par où commencer. Après chaque phrase il y aura sous-entendu « à mon humble avis », et après une sur deux, il faudrait ajouter « il y a une corrélation non-nulle, d'un point de vue statistique, sociologique, et/ou économique ». Du coup « nous » ou « les gens inscrits sur beta-séries » ça te représente peut-être pas, toi qui me liras (je t'aime!), et tu me jetteras ton contre-exemple à la gueule. Et « le Français moyen » est une construction sociologique qui n'existe pas, ni ne représente rien. Mais ça alourdirait un pavé qui n'en aura sans doute pas besoin. Je n'ai pas non plus le temps ni l'envie de revenir sur les méthodes du sondage, éminemment discutables en effet. Précautions oratoires prises, donc...

Bon, j'ai découvert le forum il y a genre quatre jours, j'en ai un peu parcouru quelques sujets, lu, essayé de voir qui écrivait et quoi, et j'ai été frappé par l'élitisme ambiant. Ce n'est pas illogique : c'est un site où vont ceux qui ont besoin de classer leurs séries et leurs progressions, de voir les dates de reprise, et d'obtenir des sous-titres. Donc a priori des gens qui les regardent en VO. Et déjà ça change pas mal de choses dans un pays dont la maîtrise de la langue anglaise (et les cours de langue) sont parmi les plus bas des pays occidentaux. Nous sommes donc dans un entre-soi confortable entre gens relativement éduqués, ayant souvent fait, pour ceux qui en ont l'âge, des études post-bac. Et ça, ça change déjà pas mal de choses. Ca nous distingue. Au sens bourdieusien, hein, distinction qui cherchera à s'exprimer par une volonté de snobisme, d'élire des séries qui nous sépareront de la masse (il sera typiquement bien vu d'aimer The Wire, The Sopranos et Community, et de ne pas aimer Prison Break, CSI, et HIMYM ; on peut discuter de leurs mérites objectifs respectifs, mais c'est pas là, restons sur l'aspect « distinction » -le comble du snobisme sera d'aimer une série moins littéraire et ambitieuse, typiquement FNL-).

Alors que le français moyen voit dans la télé un moyen de divertissement et d'oublier sa journée de merde. Il ne veut pas se prendre la tête à lire des sous-titres, ou à suivre une histoire continue sur plusieurs épisodes, alors que si ça se trouve la semaine prochaine y'aura un film bien sur la 2. Donc, les procedurals, dont les représentants typiques sont les séries policières, ça cartonne. Et si on fait l'hypothèse qu'une chaîne comme TF1, proche de l'UMP, a dans son cahier des charges l'entretien de la flamme (bleu-blanc-rouge) de la peur dans ses JT, elle cherchera le contrepoint des fictions policières où Julie Lescaut rassurera le téléspectateur qui a peur, et qui, rassuré, consommera les produits qui passent pendant les pages de pub (le mécanisme de la peur, c'est un moyen de contrôle puissant ; puis, vous savez, le temps de cerveau disponible...). Du coup, la série pas bien, c'est celle qui ne rassure pas : les Simpson, ça se moque du beauf (bon, la satire sociale s'est bien atténuée, hein), et X-Files, ça fait peur.

Donc, nous, avec nos beaux diplômes (j'ai cru comprendre Manutaust que tu étais en prépa), on aura statistiquement un meilleur salaire que le français moyen, et, même si l'argent ne fait pas le bonheur, les gens statistiquement moins endettés sont plus heureux. Mais, réussir scolairement, c'est être le parangon de la reproduction sociale, c'est avoir compris et su reproduire les codes de réussite des élites : combien de personnes, en prépas scientifiques, ont au moins l'un de leurs parents cadre ou prof, bref qui lui apprendra lesdits codes ? Si ce n'est pas ton cas, bravo, mais dans le cas contraire, tu ne peux pas complètement attribuer le fait d'être ici, à ton travail, ton mérite ou tes facultés intellectuelles. Les gens qui n'ont pas ce privilège (parent prof ou cadre)ont moins de chances de réussir socialement. Mais tu ne peux pas leur enlever leurs rêves, et le plus puissant, c'est le loto et les télé-crochets, c'est le fait de juste espérer s'élever d'un boulot chiant et/ou usant physiquement, même si ce rêve est statistiquement absurde (mais les stats, là encore, ça s'acquiert surtout en filière S), ou, du moins, d'avoir le quart d'heure de gloire warholien. Passer de l'autre côté du media, ça devient le rêve. C'est pas blâmable, plutôt triste, comme pour ce mec, qui pourtant a l'air heureux en fait.

Et, non, pas d'accord avec « maquiller [la médiocrité] en talent, la vénérer, c'est un crime intellectuel grave ». Le rêve marxiste où tout le monde lirait Proust, ça n'existe pas, les gens qui n'ont pas tes codes / capacités ne sont pas méprisables, encore moins criminels. Et si je te demandais ce qu'était la réussite pour toi (« faire de son rêve son activité principale », donc), pour certaines personnes leur rêve c'est de sortir de leur quotidien et gagner le télé-crochet, parce qu'elles n'ont pas un QI à trois chiffres, ni le physique, ni les relations, et qu'au final statistiquement c'est pas le moins probable, et ça n'a rien de plus méprisable qu'avoir une belle carrière gagnée à la force de ses diplômes, ou des enfants, ou regarder des séries en VO. C'est l'expression d'un habitus différent, contre lequel s'indigner ne servira à rien, et vis-à-vis duquel le mépris n'aura rien de glorieux.

Sinon, la télé ne montre pas de gens heureux parce qu'ils ont bien travaillé à l'école, parce que la télé n'est pas destinée à des gens qui ont bien travaillé à l'école, que les gens veulent du story-telling, qui est peu soluble dans la prévisibilité de la linéarité (et puiss des gens qui bossent bien à l'école ça n'intéresse personne, et soyons honnêtes le plus souvent ils sont chiants et condescendants), et puis parce que des gens qui ont bien travaillé à l'école ne sont pas si nécessairement heureux que ça. J'en suis un bon exemple, mais comme j'ai souhaité les exemples particuliers... Disons simplement qu'avec le recul, et quelques années qui m'avaient mené dans une jolie position professionnelle, où je me faisais chier, j'ai revu un paquet de gens qui sortaient, chopaient, ne bossaient pas, avaient fait peu d'études, puis ont monté leur boîte, eu une jolie femme, voire des gosses, et étaient objectivement plus heureux que moi.


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TL;DR : au fond, le pendant des chimères du français moyen de gagner le télé-crochet, sont celles de l'intello frustré persuadé que la sueur versée finira bien par payer, un jour, et qu'après ça sera chouette. Deux versants d'une même névrose.

(à mon humble avis)

"I'd like to pound that rump like an angry butcher" (Kevin Twine)
Membre depuis le 30 avril 2012 — 1362 messages

Je comprends bien, merci de ta réponse.

Je comprends que mon message ait pu passer pour de la frustration d'intello brimé par les rêves un peu crasseux de la populace, mais ça n'est pas tellement ça. Tu as vu *très* juste, ma mère es tprof et mon père cadre, tout deux ont fait une prépa. Mais je n'ai jamais insisté uniquement sur le travail dans la notion de succès, il ne s'agissait pas de dire que les gens qui regardent trop la télé sont des feignasses, mais pultôt qu'elle a tendançe à déformer leur perception du succès et la façon dont on y accède.

Je persiste sur l'importance énorme de la chance - j'ai dit qu'elle était modérément nécessaire en dehors d'une carrière fulgurante, ce n'est vrai qu'une fois les cartes battues et distribuées, mais la distribution elle-même est extraordinairement inéquitable. Je suis, et depuis longtemps, pleinement conscient de la chance que j'ai d'avoir deux parents qui ont fait prépa, et que si ce n'était pas le cas je ne serais probablement pas en prépa moi-même. Après, serais-je plus ou moins heureux, c'est un autre débat.

Mais ce que fait croire la télé, c'est qu'avec du talent (que les gens présentés ont rarement) et du travail, tout est possible. C'est un mensonge et un piège. Mais l'importance de la chance et du hasard dans nos vies est trop dure à digérer pour des émissions qui vendent du rêve. De même, je n'ai jamais dit que les études étaient la seule voie pour être heureux, mais simplement que monter sa boîte et réussir, ça arrive à un entrepreneur sur dix.

Je maintiens ce que je disais sur la médiocrité célébrée comme crime intellectuel, il ne s'agit bien sûr pas de faire lire Proust à tous - comme dirait Gustave Parking, je pense qu'on est tous d'accord pour critiquer la pensée unique -, mais simplement de ne pas glorifier ce qui est médiocre. Le talent a une infinité de définitions, et chacun a les siennes, mais ça ne veut pas dire que la médiocrité n'en a pas, et dans une société idéale, on la fuirait. Après, gros débat, peut-il y avoir un élitisme humain, supportable ?

Oui, bien sûr, la cause de toute cette industrie du rêve est que la plupart des Français (et des humains du monde développé) sont enfermés dans un quotidien de merde et veulent s'en évader sans avoir à réflechir. Réflechir sur, apprécier l'art, est un luxe. C'est entièrement compréhensible, mais déplorable quand la médiocrité inertielle glisse vers la médiocracie (ou pire, à l'américaine, l'idiocracie).

Plutôt Braque, ... Vasarely ?
Membre depuis le 30 mai 2010 — 1966 messages

Oui, oui, oui. Je suis d'accord sur à peu près tout, en fait.

Enfin, attention, je n'ai jamais ni dit ni sous-entendu que ton message était de la "frustration d'intello brimé...", je parlais largement pour moi, mon passé, je ne me serais pas permis. Pour la profession des parents suffit de jeter un oeil aux stats (si j'ai pas trop perdu en probas, et sans compter les instits qui sont dans les professions intermédiaires, ça fait du 1-(0.46*0.46) chance de n'avoir aucun de ses deux parents cadre ou prof, du 21% quoi).

Après, je suis dans un jour où j'aurais tendance à redire que, pour les gens sans talent qui cherchent à s'évader de leur train-train, quitte à ce que ce soit par procuration, le télé-crochet n'est pas le calcul le plus débile, et que j'en veux moins aux gens qu'à la télé qui lobotomise. Demain j'aurai croisé un con au supermarché et je te dirai qu'en système capitaliste c'est le client le seul responsable et que, comme le disait Coluche "Quand on pense qu'il suffirait que les gens n'achètent plus pour que ça ne se vende pas". Aujourd'hui ça allait, du coup je suis en mode "don't hate the player, hate the game", et j'avais tiqué sur ce qui me semblait du mépris à l'endroit des spectateurs de télé-réalité. Bref le terrain de l'élitisme, je n'irai pas. Parce que demain j'aurai changé d'avis.

Une remarque, cependant, personnelle, il me semble que tout nouveau medium est, à sa naissance, à destination d'une élite, riche et éduquée, et, en se démocratisant, perdra en qualité moyenne pour s'adapter au plus grand nombre, et donc niveler par le bas : ça me semble valable pour la presse, puis la musique, puis la radio, puis la télé, puis Internet. Pour le moment nous sommes des snobs des séries, et en avons avec des qualités littéraires à se mettre sous la dent (si on admet que la série exigeante est un phénomène récent). Pour combien de temps ?

Purée j'ai une question vachement personnelle du coup, j'adore Breaking Bad, pour le jeu d'acteurs, la psychologie des personnages, la noirceur progressive qui bouffe tout, la lumière, la BO, les cadres, le jeu des couleurs, et les friandises littéraire (comme le merveilleux Fly, relecture des Mouches de Sartre). J'ai essayé de le faire découvrir à plein de monde autour de moi. Les gens adorent, et me disent que le scénario est cool, que les scènes d'action sont vachement bien, même si souvent "il se passe rien pendant trois épisodes". Je les abats ? Je participe à la communion dans le fait d'aimer la série sans parler des autres qualités ? Puis, les gothopouffes qui ont découvert HBO avec GoT et me pourrissent les Internets avec la célébration permanente de la série, si j'aime la série pour les mêmes raisons qu'elles, mais que dès que j'évoque The Wire elles me diront que non parce que c'est une série sur des racailles et qu'elles aiment le métal et donc pas le rap et si ça se trouve y'a du rap dans la BO, on fait quoi de ces gens ?

Ca n'a aucun rapport avec le reste, mais j'y pensais, et j'aime pas effacé ce que j'ai tapé, même quand c'est complètement con.

"I'd like to pound that rump like an angry butcher" (Kevin Twine)
Membre depuis le 30 avril 2012 — 1362 messages

Comment ta noyé le poisson Manutaust !

"T'es obligé d'être un connard à chaque fois que tu t'exprimes ?"
Membre depuis le 21 septembre 2010 — 3666 messages

bobtista
Moderator Man

Et si on renommait le topic "au comptoir de chez Kras & Manu" ?

Dernière édition le 21 septembre 2012 à 02:51

Patience, bientôt le hip-hop sera une religion! Il suffit simplement d'attendre que quelqu'un tue en son nom.
Membre depuis le 5 novembre 2008 — 5834 messages

Personne vous interdit de participer les petites quéquettes.

Plutôt Braque, ... Vasarely ?
Membre depuis le 30 mai 2010 — 1966 messages

bobtista
Moderator Man

Mais consommées. ;)

Patience, bientôt le hip-hop sera une religion! Il suffit simplement d'attendre que quelqu'un tue en son nom.
Membre depuis le 5 novembre 2008 — 5834 messages

Hahaha cette violence :)

"I'd like to pound that rump like an angry butcher" (Kevin Twine)
Membre depuis le 30 avril 2012 — 1362 messages

bobtista a écrit :
Mais consommées. ;)

Touché.

Plutôt Braque, ... Vasarely ?
Membre depuis le 30 mai 2010 — 1966 messages

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