We Own This City n’est pas simplement un nouveau The Wire

Mis à jour du 26 avril 2022 :

Coup de départ pour la nouvelle série de David Simon : We Own This City diffusée hier soir sur HBO et disponible en US+24 sur OCS. Projetée en avant-première à Séries Mania, la série vous rappellera évidemment The Wire mais au goût du jour.


Article publié le 21 mars 2022 :

Inspirée du livre du journaliste d’investigation du Baltimore Sun, Justin Fenton, We Own This City raconte la corruption au sein d’une unité spéciale de la police. Dans la ville américaine bien connue déjà pour ses ripoux montrés dans The Wire, l’univers fictif rejoint finalement la réalité. Dans We Own This City le livre, l’auteur plonge dans les événements suivant la mort de Freddie Gray, un jeune homme de 25 ans décédé dans des circonstances suspectes lorsqu’il était en garde à vue. La violence mêlée aux trafics de stupéfiants a toujours été le quotidien de Baltimore avec une bonne couche de malversations policières, et cette adaptation nous le rappelle en y intégrant un élément réel soutenu par des témoignages directs de policiers. Dans la série, on y suit des personnages réels aussi bien que fictifs qui n’apparaissent pas toujours sous leurs meilleurs jours.

David Simon était tout désigné pour adapter le roman de Justin Fenton. Tous deux journalistes d’investigation au Baltimore Sun, un fond d’enquête similaire avec des thématiques chères au créateur de The Wire… le rapprochement semble logique. Toutefois, l’équipe rencontrée à Séries Mania (Justin Fenton, Jamie Hector et Wunmi Mosaku), insiste sur le fait que l’inspiration d’un événement réel donne une dimension plus profonde à la nouvelle série. Et surtout que la conversation sur la corruption et le racisme n’a jamais été aussi vocale pour faire changer les choses que ce soit aux États-Unis ou en Angleterre. Le duo David Simon et George Pelecanos est aux commandes de cette mini-série HBO qui sera disponible le 26 avril sur OCS.

Cet ouvrage était en fait une commande de la part de George Pelecanos (producteur) qui songeait déjà à une nouvelle série. L’histoire suit l’unité spéciale de la police de Baltimore, la Gun Trace Task Force, qui se spécialise dans le combat contre les bavures et la corruption. On y retrouvera Jon Bernthal de The Walking Dead ou encore Josh Charles de The Good Wife et d’autres têtes familières du petit écran.

Sean Suiter, vétéran de la police, se retrouve mort en moins de 24h après une intervention typique en plein après-midi. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a mené à cette mort ? Jamie Hector interprète cet officier, avait déjà travaillé avec David Simon dans le rôle de Marlo Stanfield. Cette fois-ci son personnage n’est pas un grand méchant mais bel et bien l’une des victimes. Pour se préparer au rôle, l’acteur par respect n’a pas voulu déranger la famille et l’entourage de Sean Suiter pour qu’ils n’aient pas à se remémorer ce souvenir difficile. 

Il s’agit d’une véritable reconstitution quasiment documentaire avec de nombreux usages de prises de vue en caméra surveillance, ou encore des caméras corporelles des policiers. Justin Fenton a su compiler des témoignages pour faciliter une adaptation sincère.

Parallèlement à la corruption policière, l’autre sujet incontournable est bien entendu le racisme latent dominant à Baltimore qui pointe du doigt un problème à grande échelle. Sur ce pan-ci, Jamie Hector (Bosch) et Wunmi Mosaku (Loki) ont partagé avec nous une expérience de racisme ordinaire en tant qu’acteurs d’origine haïtienne pour l’un et nigériane pour l’autre.

Wunmi raconte qu’en primaire, alors qu’elle avait des difficultés en anglais à cause d’une dyslexie diagnostiquée plus tardivement, ses professeurs ont interdit à ses parents de lui parler yorouba à la maison. Un souvenir qui l’a marquée à vie puisque ses autres camarades étrangers, français ou italiens, n’avaient pas du tout reçu le même ordre. De son côté, Jamie relate un souvenir en Allemagne basé sur son propre ressenti, où il avait remarqué comment les Allemands ne sursautaient pas, ou ne se cramponnaient pas à leurs sacs quand il se tenait près d’eux, comportements qui semblent instinctifs chez ses compatriotes américains. Bien entendu, le sujet de ce racisme ordinaire est plus complexe, mais la série tente d’apporter sa pierre pour dénoncer cet état de fait.

Si We Own This City possède des similarités évidentes avec sa grande sœur, elle se démarque par son postulat de base inspiré de faits réels. Le casting cinq étoiles permet une immersion complète au cœur d’un problème universel. La mini-série est à retrouver dès le 26 avril sur OCS.

BetaSeries vous accompagne sur cette édition 2022 de Séries Mania qui se tient à Lille du 18 au 25 mars.

Retrouvez Le Pitch Série en podcast :
   

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Aki