Après une tuerie perpétrée dans un lycée chic de Stockholm, Maja Norberg, une adolescente ordinaire, se retrouve sur le banc des accusés. À mesure que se dévoilent les événements de cette journée tragique, les détails personnels de sa relation avec Sebastian Fagerman et sa famille dysfonctionnelle sont eux aussi jetés en pâture au public.
Présentée en compétition officielle au Festival de Télévision de Monte-Carlo, Vanguard (ou Stenbeck en version originale) signe l’une des propositions les plus ambitieuses de la sélection. La Suède ose enfin se confronter à l’un de ses personnages les plus fascinants et controversés : Jan Stenbeck avec Jakob Oftebro dans le rôle titre. Avec Vanguard, une mini-série en cinq épisodes coproduite par Viaplay et créée par Alex Haridi (scénariste sur Quickand ou Real Humans), le pays se plonge dans les méandres de la transformation numérique et médiatique des années 80-90… à travers les yeux d’un homme qui a tout changé.
Plutôt que de dérouler une biographie classique, Haridi a fait le choix de la narration par sauts temporels, façon The Crown. Chaque épisode se concentre sur une année clé (1977, 1981, 1983, 1987, 1991), avec ses enjeux politiques, économiques et surtout personnels. On entre dans la tête d’un personnage insaisissable, charismatique, parfois brutal, souvent génial, toujours en mouvement.
Ce choix donne à la série une dynamique très singulière : chaque épisode a sa propre atmosphère, son propre climax. Et même si certains faits ont dû être réarrangés (comme insérer une anecdote de 1983 dans l’épisode de 1981), l’ensemble reste fidèle à l’esprit du personnage. Tout ce qu’on voit à l’écran a bel et bien existé, même si parfois, les mots exacts ont dû être inventés.