La famille Levin voyage jusqu'à Washington malgré le souhait de Bess de gagner le Canada, où se réfugient des familles juives.
On peut dire que David Simon est un homme occupé : le showrunner phare de HBO depuis 20 ans nous revient cette année avec The Plot Against America, l’adaptation du roman éponyme de Philip Roth publié en 2008. Cette minisérie de 6 épisodes explore de façon méthodique et intime la montée du fascisme et l’antisémitisme dans la société américaine. De là pour Simon à faire un parallèle avec la politique actuelle de son pays, il n’y a qu’un pas.
L’histoire de cette famille juive de classe moyenne est une uchronie, qui imagine ce que serait devenue l’Amérique si Charles A. Lindbergh, héros de la nation aux idées isolationnistes, avait remporté l’élection présidentielle contre Franklin Roosevelt en 1940. Suite à cette victoire, Lindbergh confirme la non-implication des États-Unis dans la guerre se déchainant en Europe ainsi qu’un accord avec Hitler, assurant une entente diplomatique entre les deux pays. À travers ce changement dans l’histoire, le livre (et donc la série) racontait la montée insidieuse de l’antisémitisme dans toutes les strates du monde politique et bientôt, de la vie quotidienne des juifs du pays.
Mais ce qui intéresse David Simon ici, c’est le point de vue de la famille et comment chacun de ses membres réagit à une société aux fondations complètement bouleversées. Car si la réaction des deux parents, Herman (Morgan Spector) et Bess (Zoe Kazan), permet d’explorer comment l’engagement politique peut changer un couple, c’est bien la réaction des enfants qui montre ici la complexité de comprendre un monde qui se met à les détester. La série prend le temps de poser cette pluralité des points de vue et comment une telle dérive peut impacter la sphère familiale dans son ensemble.
Commentaires (14)
À quoi cela va servir à sa femme et ses enfants si avec son attitude il se retrouve en prison ou pire vu le contexte. Herman à su trouver une échappatoire par la chanson. Mais c'est sa femme qui avait déjà compris qu'il ne reste qu'une alternative : partir pour le Canada. Ça me fait penser à Handmaid's Tale, savoir quand il est urgent de partir !
La série prend son temps mais elle est plutôt intéressante ;) la suite s'annonce musclé !
Donner des raisons aux gens de le prendre de haut et les conforter dans leur « haine du juif », c’est tout sauf « se rebeller ». C’est faire le jeu de l’extrême. C’est simpliste de dire « qu’il a raison de pas se laisser faire », il s’y prend de travers justement.
D’accord avec @Cyril92. Il a évidemment raison de se rebeller, et il ne le fait pas toujours en hurlant: dans le restaurant, c’est en chanson qu’il le fait à merveille pour retourner la situation à son avantage, au grand désespoir du balourd assis derrière lui. Par ailleurs, j’ai trouvé particulièrement bien vu de la part du réalisateur de jouer sur nos aprioris : (en tout cas, ça a marché sur moi): j’étais persuadé que le guide serait un salaud de première, et il s’avère que c’est tout l’inverse. ;-)
Vos commentaires sont dingues ! Il a évidemment raison de ne pas se laisser faire, se taire et ne plus rien faire c'est le début de la fin !
Moi je trouve énervant mais normal le comportement d’Herman car c’est son caractère et contrairement à nous (on s’en doute), il ne sait pas ce qui l’attend et le risque que ça aura d’exprimer son opinion. De toute façon qu’il l’ouvre ou pas, ça va mal finir. Ça me fait penser aux juifs en Europe qui au début ce sont laisser globalement mettre en « cage » dans les ghettos et se sont tu justement par peur. Si on dit rien, ça va se calmer.
Il va falloir qu’Herman apprenne à la fermer 😒 toujours aussi prenant 👍
La reconstitution est excellente et l'histoire captivante. En revanche c'est assez éloigné de l'univers très réaliste de David Simon
A ce rythme ça risque de mal finir pour toute la famille si le père ne se calme pas. Et j'ai l'impression que celui qui est parti à la guerre a déjà perdu une jambe... Triste fin d'épisode si ça se confirme.. L'ambiance est très plombée dans cet épisode...
Le père est vraiment insupportable parfois. J’ai conscience qu’ils vivent dans un contexte extrêmement tendu, marqué par la peur, mais il devrait préserver un peu plus ses enfants. Il a raison de ne pas se laisser faire, mais se jeter à la tête de tout le monde, ce n’est pas toujours bon.