Slip Away

Très bel épisode. Et en même temps, très touchant. L'un des principes de la série est de faire un contraste fort entre la situation désastreuse de la ville post-Katrina et entre la musique, joyeuse, et la volonté de se battre qui y est omniprésente (pour rappel, la tagline de la série est "won't bow, don't know how" -- à la hache : " ne fléchirons pas, ne savons pas comment" --, ce qui illustre bien ce contraste). Mais dans cet épisode, ce principe est poussé très loin. Il y a vraiment un écart saisissant entre toute la violence qui règne à NOLA (l'enterrement de ce musicien tué par balles, cet ado membre de la troupe du collège qui s'est fait lui aussi agresser par balles, Colson qui fait la tournée des scènes de crimes, LaDonna qui gère le stress post-traumatique de son agression, mais aussi la violence des autorités, avec cette apparente "négligence" de l'affaire criminelle que dénonce Colson, et cette arrestation de 7 policiers annoncée à la TV ; même la scène où Sofia monte dans un ferry est violente dans une certaine mesure, compte tenu du suicide de son père au même endroit) et les passages plus gais (Janette qui retrouve du travail en compagnie d'un chef plus sympathique, et français de surcroîx, que le précédent, Annie et Davis qui sont toujours assez touchants, et la manif de fin d'épisode qui est lancée comme un grand cri de rebellion et d'espoir) voire comiques (aunt Mimi et McAlary, qui forment un duo hilarant depuis quelques épisodes), et la musique, qui bien évidemment, reste omniprésente (je suis toujours soufflé par les performance des acteurs-musiciens de la série). Le seul personnage qui ne me revient pas, c'est Nelson Hidalgo (pourtant, j'aime bien Jon Seda, d'habitude), homme d'affaires complètement opportuniste et arriviste sur les bords, qui semble se désintéresser du sort de la ville au profit de son propre bénéfice, qui n'est là que parce qu'il y a de l'argent à se faire (il n'y a qu'à voir la scène, révélatrice, où il regarde d'un oeil désintéressé le JT qui annonce la manifestation des habitants de NOLA, ainsi que celle où il se goinfre avidement d'huîtres dans un restaurant en devisant sur son entreprise d'urbanisation sans jamais parler des habitants ni de la ville elle-même). Mais je suppose que ce type de personnage a son rôle à jouer lui aussi, et il a beau ne pas me revenir, je suis curieux de ce qu'il va se passer pour lui ensuite. Et peut-être que, en fin de compte, la suite va me donner tort... Bref, cette saison 2 m'enthousiasme vraiment, et même encore plus que la précédente. Arrivé à mi-saison, j'attends la suite avec impatience.